L'histoire des premiers bijoux en perles de culture du Vietnam
Fondée en 1999, Taiheiyo Shinju Vietnam, société capital à 100% japonais, située dans la province de Quang Ninh (Nord), a pu enfin proposer aux clients vietnamiens comme étrangers de premiers bijoux avec des perles de culture du Vietnam.
Leur fabrication, en cycle fermé de l'ostréiculture jusqu'à la création des bijoux, est entièrement réalisé par les Vietnamiens.
La production de perles de culture est encore récente au Vietnam. Taiheiyo Shinju Vietnam est, en ce domaine, une des plus grandes compagnies du pays rachetant doté rachetant d'un littoral de plus de 3.000 km du Nord au Sud.
Taiheiyo Shinju Vietnam a été fondée en janvier 1999 avec un capital d'un million de dollars, en rachetant une compagnie mixte du ministère des Produits aquatiques du Vietnam et ses associés japonais. Ce projet ministériel n'avait qu'à peine plus d'un an d'existence qu'il faillit échouer avec la survenance de la crise financière asiatique vers la fin des années 1990.
Dès le début, les difficultés rencontrées par Taiheiyo Shinju Vietnam ont été nombreuses. Outre le départ de la plupart de ses ouvriers qualifiés, l'application des techniques de culture japonaises ne donnait aucun résultat satisfaisant. Lê Nam Trung, directeur général adjoint chargé de la gestion de la société, un employé de l'ancien projet ayant fait des recherches approfondies au Japon sur ces techniques, a dès lors pris de nombreuses mesures énergiques. Il s'est d'abord attaché à renforcer la société en personnel technique qualifié en rappelant les anciens ouvriers, en organisant des formations de perfectionnement et en embauchant des techniciens expérimentés. Il a également continué de faire des recherches approfondies sur l'adaptation des techniques de culture japonaises à l'environnement naturel du Vietnam. Enfin, Lê Nam Trung a suivi attentivement l'évolution de la demande sur le marché et celles des cours mondiaux pour finalement décider en pleine connaissance de cause d'axer ses activités dans la recherche, la culture et le commerce de 3 catégories de perles de couleurs différentes, ayant un bon rendement et une bonne rentabilité, la plus prisée d'entre elles étant la "Black Pearl", la perle noire.
Une perle demande 3 ans minimum de culture.
Fin 2003, la compagnie a commencé à appliquer les techniques modifiées par Lê Nam Trung en tirant profit des expériences japonaises vieilles de 100 ans. Le parc ostréicole est installé dans la baie de Bai Tu Long, province de Quang Ninh, une zone maritime calme avec de l'eau propre, l'idéal pour l'élevage d'huîtres. L'année suivante, Taiheiyo Shinju Vietnam investit encore dans de nombreux équipements tels que bateau spécialisé pour le nettoyage des huîtres perlières, appareils pour les examiner…
De tels travaux ont abouti aux résultats initiaux dès 2004 avec l'exportation de 171 kg de perles, dégageant une recette de 3 milliards de dôngs. Un an après, la quantité de perles exportées a presque doublé (300 kg) pour rapporter 5 milliards de dôngs à cette entreprise. Cette année, ce sont 550 kg qui ont été exportés pour un chiffre d'affaires de 18 milliards de dôngs, et l'année prochaine, Taiheiyo Shinju prévoit d'en commercialiser plus de 800 kg. Les exportations augmentent d'années en années, ce qui ne va pas de soi lorsque l'on sait que pour avoir une perle, 3 ans minimum de culture sont nécessaires, avec tous les soins des ouvriers et techniciens. Et encore, le taux d’huîtres qui sont transplantées à l'issue d'une année d'élevage est faible, de l'ordre de 30%, et une année après, seulement 30% de ces dernières donneront une perle.
Naissance d’une chaîne de production fermée
Actuellement la quasi totalité des produits de Taiheiyo Shinju s'exportent au Japon, le plus grand marché de perles du monde. Ces derniers temps, de premiers sondages ont montré que la demande domestique en bijoux avec des perles augmentait de plus en plus. Face à ce constat, Lê Nam Trung a décidé que la société en fabriquerait par elle-même. Ainsi est née une chaîne de production fermée allant de l'élevage de l'huître perlière jusqu'à la fabrication de bijoux. "La plupart des établissements vietnamiens se limitent à la production, c'est-à-dire de la matière première, sans s'intéresser encore à la fabrication d'ouvrages", déclare Lê Nam Trung. "Notre société veut proposer à la clientèle des bijoux entièrement fabriqués au Vietnam", insiste-t-il avec fierté.
Fin 2006, Spica, la marque de bijoux de Taiheiyo Shinju, a fait son apparition à Hanoi. Certains bijoux de valeur, de quelques centaines à des milliers de dollars, ont été vendus à des clients nationaux comme à des touristes étrangers. "La compagnie veut s'affirmer sur ce marché tant au Vietnam qu'en Asie et, dans l'avenir, se rapprocher de la clientèle européenne", précise Lê Nam Trung.
Taiheiyo Shinju Vietnam cherchent actuellement à agrandir ses parcs ostréicoles dans le district de Cô Tô, province de Quang Ninh et le district de Phu Quôc, province de Kiên Giang (Sud), ainsi que son Centre de fabrication et de vente de bijoux haut de gamme implanté sur 6.500 m2 dans le district de Vân Dôn (Quang Ninh). En 9 années d'existence, Taiheiyo Shini a doublé son capital qui a atteint aujourd'hui 2 millions de dollars, de même que son personnel, de 200 salariés désormais. En 2005, la société a reçu le prix Étoile d'or du terroir Viêt (Sao Vàng dât Viêt), une décoration remise aux entreprises nationales ayant su promouvoir leurs forces propres pour fabriquer des produits réputés qui honorent le nom du Vietnam.
Article écrit par Hoàng Mai/CVN
(06/01/2008)
Le Courrier du Vietnam
Voir aussi :
Perles de culture du Vietnam